Il y a des témoignages qui marquent, inspirent, et donnent envie d’oser. Celui de Marie-Ève, une maman de quatre enfants vivant dans une ville minière du Nord-du-Québec, en fait partie.
Malgré un quotidien bien rempli, elle a décidé de reprendre ses études grâce à la formation à distance avec ChallengeU. Voici son histoire : un exemple de persévérance, de courage et de résilience. ⬇️
Pourquoi un retour aux études?
J’ai commencé mon parcours en mai 2020 avec le cours d’anglais secondaire 5, peu après avoir donné naissance à ma plus jeune. Je voyais souvent passer des publications sur Facebook au sujet de la plateforme ChallengeU, alors je me suis dit : “Pourquoi pas? C’est gratuit, je peux faire ça de la maison… Au pire, ça ne marche pas, au mieux, ça change ma vie.”
Avant ça, j’avais fait un programme AEC en éducation à l’enfance. Ce n’est pas le métier en soi qui me dérangeait, car on le sait, il manque d'éducateur.ice.s partout. Mais ce sont surtout les conditions de travail et le salaire qui m’ont fait réfléchir. Quand on vit en région éloignée, je crois qu’il est possible de trouver de meilleures opportunités, dans de meilleures conditions, surtout avec le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter. C’est là que je me suis dit que j’avais besoin de mon diplôme d’études secondaires (DES) pour pouvoir accéder à d’autres cours, d’autres métiers, et m’ouvrir de nouvelles portes.
Étudier avec quatre enfants à la maison
Mon travail à temps plein, c’est m’occuper de ma famille. Avec quatre filles à la maison, on ne s’ennuie jamais! Quand on a déménagé à Fermont, on a pris une décision en famille : comme les garderies sont rares et que mon conjoint pouvait subvenir à nos besoins, c’est moi qui allais rester à la maison.
Mais entre les repas, les siestes, les devoirs et tout le reste, je ressentais quand même le besoin de faire quelque chose pour moi. Ce qui m’a permis de raccrocher, c’est la liberté. Je peux étudier quand j’ai un moment libre : pendant la sieste du plus jeune, quand les grands sont à l’école, ou le soir, une fois que la maison est calme. Pas besoin de me déplacer, pas de stress de gardienne ou de transport.
Pour une maman comme moi, cette flexibilité, c’est vraiment ce qui a rendu mon retour aux études possible. Sans ça, je ne crois pas que j’aurais pu me lancer. Là, je peux avancer à mon propre rythme, un cours à la fois, tout en étant présente pour mes enfants.
Des défis, mais un soutien constant
Je n’ai pas toujours eu une relation facile avec l’école. Je n’ai jamais eu de diagnostic officiel, mais j’éprouvais des difficultés à me concentrer et à rester motivée. À 16 ans, j’étais inscrite dans un programme pour raccrocheurs, mais quand l’été est arrivé, j’ai commencé à travailler à temps plein. Comme j’avais un salaire et une certaine stabilité, je me suis convaincue que c’était suffisant. N'étant pas retournée à l'école, j'ai préféré abandonner mes études, une décision qui me semblait plus facile sur le moment.
Certaines matières m’ont donné plus de difficulté, comme l’anglais, parce que ce n’est pas ma langue maternelle. Heureusement, j’ai pu compter sur une amie anglophone pour m’aider. Et quand je faisais mon cours, je prenais vraiment le temps de l’écouter attentivement, au lieu de lui demander de me parler en français pour que je comprenne plus facilement. Ça m’a permis de m’améliorer et de mieux m’adapter à la langue.
Mais ce qui fait toute la différence, c’est le soutien que je reçois des enseignant.e.s. Quand je bloque, je pose des questions. Je demande plus d’exercices ou des explications. J’ai même eu des vidéos personnalisées pour m’expliquer les mathématiques CST 4 étape par étape. Ça m’a beaucoup aidée à reprendre confiance en moi.
Ma motivation : être un modèle pour mes enfants
Mon conjoint me soutient dans tout ce que j’entreprends, mais ma plus grande motivation, c’est mes enfants. Je veux leur montrer que même si ce n’est pas facile, on peut réussir si l’on persévère. Quand ils me voient étudier, je leur dis : “Maman aussi est à l’école.”
Chaque fois que je passe un examen, j’éprouve un immense sentiment de fierté. Récemment, j’ai eu 92 % en français secondaire 4. Pour moi qui n’ai jamais aimé cette matière, c’est une incroyable fierté! Avant un examen, je me sentais parfois insécure, alors je demandais des exercices additionnels. Je pensais “être tannante”, mais finalement, les enseignant.e.s étaient toujours là. C’est la preuve que le travail supplémentaire fait la différence, et que je suis capable de réussir.
Tu hésites?
Si tu hésites à t’inscrire, je te dirais : fonce, essaie. Ce n’est peut-être pas pour tout le monde, parce que ça demande de la motivation et de l’autonomie, mais honnêtement, tu n’as rien à perdre.
Trouve ton objectif, garde-le en tête et n’aie pas peur de poser des questions. Ne sois pas gêné.e car les enseignant.e.s sont là pour ça! Si jamais tu bloques, il y a aussi les groupes d’entraide. C’est vraiment rassurant de savoir qu’on n’est pas tout.e seul.e là-dedans.
La plateforme ChallengeU est facile à utiliser, même si on n’est pas super bon en informatique. Les enseignant.e.s sont humains, disponibles et efficaces. On sent qu’ils.elles veulent notre réussite. J’aurais seulement aimé qu’il y ait plus de cours disponibles afin de finir tous mes crédits; je devrai aller aux adultes pour certains. Mais pour ce qui est offert, c’est vraiment bien fait.
Aujourd’hui, je me sens plus confiante. Mon parcours est loin d’être fini, mais une chose est sûre : je suis capable. Tu l’es aussi! Merci, ChallengeU, de m’avoir donné une deuxième chance.